
« Pourquoi il a le droit de se coucher plus tard que moi ? », « Tu prends toujours sa défense,
jamais la mienne ! », « C’est pas juste, il a eu un plus gros cadeau à Noël ! » Ces petites phrases font écho chez vous ? Classiques du quotidien familial, elles illustrent bien la rivalité entre frères et sœurs. Si ces tensions peuvent sembler anodines, elles traduisent souvent des émotions et besoins plus profonds. Faut-il intervenir ? Laisser faire ? Jouer l’arbitre ou s’effacer ? Dans cet article, nous allons décrypter ce phénomène, comprendre pourquoi ces conflits surgissent et comment, parfois sans le vouloir, les parents peuvent les alimenter. Enfin, des conseils concrets seront proposés pour apaiser ces rivalités et favoriser un climat plus serein à la maison.
Rivalité entre frère et sœurs : ce qui la définit et pourquoi elle survient
Afin de mieux cerner ce qui se cache derrière ces situations, voyons d'abord ce qu'est véritablement la rivalité, puis pourquoi elle se manifeste.

Quand les frères et sœurs s’affrontent : quelques explications
Qui n’a jamais entendu ces classiques à la maison : « C’est lui qui a commencé ! », « Elle m’a pris ma place ! », « Il fait exprès de me copier ! » ? La rivalité entre frères et sœurs, c’est un peu le quotidien de nombreuses familles. Ces petites querelles prennent souvent des proportions inattendues : une bataille pour la dernière part de gâteau, une lutte pour la télécommande ou encore ce mystérieux cas du jouet qui devient soudainement fascinant... uniquement quand l’autre s’en sert !
Mais qu’est-ce que cette rivalité exactement ? C’est cette dynamique particulière qui s’installe naturellement entre les enfants d’une même famille. Elle se manifeste par des disputes (plus ou moins bruyantes !), des comparaisons permanentes, des jalousies passagères qui peuvent changer au gré des situations. Des interactions quotidiennes qui, même si elles fatiguent parfois, participent à la construction de leur relation.
Comprendre les origines de la rivalité au sein de la fratrie
Alors, pourquoi les enfants se battent-ils pour un morceau de gâteau ou pour savoir qui choisit d’abord le film ? Tout cela fait partie du processus naturel de développement. Ces rivalités sont souvent une manière pour eux de tester leurs limites et de mieux comprendre leur place au sein de la famille. Qui est l’aîné ? Qui a plus de liberté ? Qui mérite davantage d’attention ? En grandissant, chaque enfant veut voir où il se situe par rapport à l’autre. Ce n’est pas une compétition pour obtenir un prix ou un trophée, mais une recherche de validation et de reconnaissance. Parfois, ils s’affrontent simplement pour une seule chose : être aimés et considérés de la même manière.
Ces rivalités ne sont pas faciles à gérer, c'est sûr. Quand elles deviennent trop fréquentes ou trop intenses, elles peuvent engendrer des tensions. Mais dans la plupart des cas, elles ne sont que temporaires. Elles font partie du processus naturel de différenciation et d'affirmation de soi. Et au fond, elles montrent que les enfants cherchent à trouver leur place, leur équilibre dans la fratrie et à se sentir uniques tout en étant acceptés dans ce cercle familial.
Les erreurs des parents qui peuvent, malgré eux, renforcer ces tensions
Les disputes entre frères et sœurs sont parfois inévitables, mais certaines attitudes, même involontaires, peuvent y contribuer. Voyons comment ces erreurs peuvent influencer la dynamique familiale et amplifier ces conflits.
La comparaison : un piège à éviter

On a tous utilisé la comparaison, pensant encourager nos enfants. Pourtant, même avec les meilleures intentions du monde, ces petites phrases peuvent avoir l’effet inverse de celui recherché. « Ton frère, lui, range sa chambre sans qu’on lui demande », « Ta sœur avait déjà appris à lire à ton âge »... Ces paroles sortent souvent dans le feu de l’action. Entre la fatigue d’une longue journée et le stress quotidien, elles semblent être un raccourci efficace pour motiver nos enfants. Un peu d’émulation ne peut pas faire de mal, pourraient penser certains parents.
Et pourtant ! Ces comparaisons, même lancées à la volée, peuvent avoir l’effet d’un petit caillou dans l’engrenage familial. L’enfant comparé se sent dévalorisé, pendant que son frère ou sa sœur, érigé en modèle, ressent une pression dont il se passerait bien. Sans compter que ces parallèles renforcent justement ce qu’on essaie d’éviter : la compétition.
La bonne nouvelle ? Une fois qu’on en prend conscience, il devient plus facile d’encourager chaque enfant pour ses propres efforts, à son rythme. Car après tout, chacun est unique, avec ses talents et ses particularités. Et à coup sûr, c’est cette diversité qui fait la richesse d’une fratrie.
📌Le piège de la comparaison parent-enfant
“Quand j'avais ton âge, je ne faisais pas autant d'histoires!”, “À ton âge, je savais déjà faire mes lacets”... Ces comparaisons avec notre enfance peuvent sembler naturelles, mais attention : chaque génération grandit dans un contexte différent. Ce qui était vrai pour nous ne l'est pas forcément pour nos enfants. Mieux vaut les accompagner dans leur propre parcours, sans chercher à les comparer à notre expérience personnelle.
L’inégalité perçue dans l’attention parentale
Lorsque les enfants ont l’impression que l’un d’eux reçoit plus d’attention que les autres, cela peut rapidement créer des tensions. Même si les parents essaient d’être équitables, il arrive que des différences de traitement, bien que non intentionnelles, soient perçues comme une inégalité. Cela peut concerner des moments seuls avec le père ou la mère, des félicitations pour un accomplissement ou la manière de répondre aux besoins spécifiques de chaque enfant.
Les enfants, plus particulièrement ceux qui se sentent mis de côté, peuvent interpréter ces différences comme un signe de favoritisme, ce qui peut exacerber les conflits. Parfois, ce n’est pas l'attention elle-même qui pose problème, mais la manière dont elle est distribuée, laissant certains enfants se sentir négligés ou moins importants à ses yeux. Il est donc primordial de rester attentif à l’équilibre dans la répartition du temps et de l’énergie, en veillant à ce que chacun soit reconnu et apprécié pour ce qu’il est.
La gestion inadéquate des conflits
Qu’est-ce qu’on entend par-là ? Face aux disputes entre enfants, il est facile de se retrouver dans le rôle d’un arbitre. D’un côté, on souhaite intervenir pour calmer le jeu, mais de l’autre, on risque d’aggraver la situation sans le vouloir.
Par exemple, demander : « Qui a commencé ? » (comme si cela allait suffire à résoudre le problème), exiger des excuses immédiates ou encore prendre systématiquement la défense du plus petit sont des réactions naturelles. Cependant, elles risquent de créer un sentiment d’injustice ou de favoritisme.
Vouloir désigner à tout prix un coupable est rarement la solution. Dans ce genre de conflits, la responsabilité est souvent partagée et chercher un fautif ne fait qu’alimenter la rivalité : l’un se sent injustement pointé du doigt, tandis que l’autre savoure une victoire... qui n’en est pas vraiment une.
Trop de responsabilités attribuées à l’aîné(e) : quand le rôle devient trop pesant

« Tu es le plus grand, montre l'exemple ! », « Surveille ton petit frère pendant que je... » Ces phrases, les aînés les connaissent par cœur ! Si on leur confie volontiers ces responsabilités en pensant reconnaître leur maturité, cette confiance peut vite se transformer en fardeau.
Car derrière ce statut de "grand" se cache un paradoxe : on attend d'eux qu'ils soient raisonnables, qu'ils cèdent, qu'ils surveillent les plus petits... tout en oubliant parfois qu'ils restent des enfants. Cette position d'autorité improvisée crée souvent un malaise. Les plus jeunes peuvent mal vivre cette hiérarchie imposée, pendant que l'aîné peine à trouver sa place entre l'enfance et ces attentes d'adulte.
Bien sûr, il ne s'agit pas de décharger complètement l'aîné(e) de toute responsabilité. L'important est de trouver le juste équilibre : valoriser sa maturité sans en faire un "mini-parent”, encourager l'entraide sans imposer une surveillance constante. Après tout, chaque enfant a le droit de vivre pleinement sa jeunesse !
Des conseils concrets pour apaiser les conflits entre frères et sœurs
Pour favoriser une meilleure entente dans la fratrie, voici quelques conseils pratiques à appliquer.
Passer du temps avec chaque enfant
Prendre du temps seul avec chaque enfant contribue à créer un temps privilégié, loin des disputes et de la concurrence. Que ce soit pour lire ensemble avant le coucher, faire une activité créative ou simplement partager une balade, ces instants lui permettent de se sentir spécial et écouté. Ce ne sont pas nécessairement des moments longs ou compliqués, mais des moments sincères où l’attention est entièrement dirigée vers lui, renforçant ainsi le lien et la confiance.
Créer des temps réguliers de communication ouverte
Instaurer un rituel de discussion en famille, c’est offrir un espace où la parole est libre et où chacun peut exprimer ses émotions, ses joies, mais aussi ses frustrations. Une réunion informelle chaque semaine, autour d’un goûter ou d’un repas, aide chaque enfant à se sentir écouté et respecté. Ces moments accroissent la compréhension mutuelle, en permettant à chacun d’entendre les besoins de l'autre. Parfois, ce sont ces échanges simples et bienveillants qui débloquent des solutions et renforcent l’harmonie.
Favoriser la coopération plutôt que la compétition

Peut-on transformer des moments de tension en occasions d’entraide ? Absolument ! Il suffit parfois d’une simple suggestion : « Et si vous faisiez équipe pour construire cette cabane ensemble ? » Un petit changement de perspective peut faire toute la différence. Les jeux de société coopératifs, les projets créatifs en duo ou même préparer une surprise pour les parents, sont autant de moyens de leur montrer qu'il est bien plus amusant et efficace de s'unir plutôt que de se confronter.
Ne pas intervenir systématiquement
Parfois, la meilleure aide qu'on puisse apporter, c’est… de ne pas intervenir. Bien sûr, on reste vigilant pour éviter les débordements, mais laisser nos enfants gérer ces petits conflits leur offre une véritable opportunité d'apprendre à négocier et à faire des compromis. C'est surprenant de constater à quel point ils peuvent faire preuve de créativité pour résoudre leurs différends lorsqu'on leur en offre la possibilité. Et quelle fierté de les voir trouver eux-mêmes des solutions !
Valoriser les forces de chacun
Chaque enfant a ses talents et ses petites victoires qui méritent d’être mis en valeur. Que ce soit la persévérance qu’il montre en apprenant à sa petite sœur à faire ses lacets ou l’imagination dans ses dessins, il est important de valoriser ses réussites sans les comparer aux autres. De cette façon, ils constatent qu’ils n’ont pas besoin de rivaliser pour se sentir spéciaux. Après tout, l’un est peut-être un ou une spécialiste pour résoudre des puzzles, tandis que l’autre excelle à construire des tours en Lego®. Ces différences font la richesse et la diversité de la famille.
Prendre du recul
Quand la tension monte, il est facile de se laisser emporter par l’envie de régler rapidement le différend. Pourtant, parfois, la meilleure solution est de dédramatiser. Ainsi, on aide chacun à retrouver ses esprits et aborder le conflit sous un autre angle. Ce moment de pause permet aussi de voir plus clairement ce qui se cache derrière les disputes : un malentendu, un besoin non exprimé ou une simple recherche d’attention. Prendre du recul, c’est gérer ces difficultés de façon plus sereine et réfléchie.
Fixer des règles claires et accessibles
Il existe des règles simples, mais claires : « On ne se tape pas », « On ne se moque pas », « On respecte les affaires des autres »… Ces principes de base sont indispensables pour une cohabitation sereine. Mais pourquoi ne pas les établir ensemble, lors d'un “conseil de famille” et les afficher de manière ludique dans un endroit fréquenté par tous ? Pas besoin de créer un règlement digne d’un code pénal : quelques notions essentielles, bien comprises et acceptées, suffisent. N’oubliez pas de féliciter vos enfants quand ils respectent ces règles.
En somme, apaiser les conflits entre frères et sœurs demande du temps, de la patience et un accompagnement bienveillant. En valorisant les forces de chacun et en instaurant des règles claires, ces tensions peuvent devenir des opportunités d'apprentissage et de coopération.
Pour aller plus loin dans la gestion des émotions au sein de la fratrie, découvrez cet article 👉 Gérer la Frustration chez l'Enfant/ 7 solutions efficaces, une ressource utile pour apaiser bien des conflits du quotidien.
Retrouvez ma chronique radio sur les rivaltés frères-soeurs sur RCF Vendée en mode podcast 👉 parents détendus (quelles en sont les causes?) et le postionnement du parent face à cette jalousie
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