Mon enfant est-il TDAH ? 5 signes qui peuvent alerter

"Mon enfant est-il TDAH ?" Cette question revient souvent chez les parents qui s'inquiètent des comportements de leur enfant, sans savoir si ceux-ci relèvent d'une particularité ou d'un trouble. En effet, il est normal de s’interroger lorsque l’on observe certaines attitudes. Le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) est un trouble neurodéveloppemental qui peut impacter l'école, la vie sociale et même le quotidien à la maison. Si vous avez des doutes, il est important d’en repérer les manifestations possibles et de ne pas hésiter à consulter un professionnel pour obtenir un diagnostic clair. Dans cet article, nous allons passer en revue 5 signes évocateurs de ce trouble. Mieux les identifier peut vous aider à avancer avec plus de confiance et à chercher, si besoin, un accompagnement adapté.

1- Difficulté à maintenir l’attention

Il n’est pas rare que certains enfants décrochent rapidement lorsqu’ils sont face à une tâche à accomplir. Il ne s’agit pas d’un manque d’intérêt ou d’effort, mais bien souvent d’un fonctionnement cognitif particulier. À l’école comme à la maison, cette difficulté peut se manifester de façon différente, mais tout aussi significative.

Les signes d'inattention à l’école

En classe, certains comportements attirent rapidement l’attention :

• L’enfant a du mal à suivre le fil d’une leçon ou à terminer ses devoirs.

• Il se laisse facilement distraire par un bruit, un mouvement ou même ses propres pensées.

• Il commence une tâche, puis l’abandonne ou oublie de la finir.

• Il semble souvent ailleurs, se lève fréquemment ou peine à rester concentré.

  
  

Ces attitudes peuvent donner l’impression qu’il ne fournit pas d’efforts, mais elles révèlent en réalité une difficulté à être focalisé, particulièrement dans un environnement où les sollicitations sont nombreuses.

Comment cela se manifeste à la maison 

À la maison, ces difficultés se traduisent souvent par des oublis ou des interruptions fréquentes dans les tâches du quotidien. L’enfant peut commencer à ranger sa chambre, puis s’arrêter en cours de route, absorbé par un jouet ou un détail qui capte son attention. Il omet alors l’objectif initial, sans même en avoir conscience.

Il peut également montrer des difficultés à suivre des instructions simples en plusieurs étapes, comme “viens te laver les mains, puis mets la table”. Soit il oublie une partie de la consigne, soit il passe à autre chose en chemin.

Ce type de comportement peut être source de tension ou d’incompréhension dans la vie familiale. Pourtant, il s’agit rarement de mauvaise volonté. Ces oublis ou distractions fréquents peuvent révéler une difficulté à filtrer les informations et à maintenir son attention, surtout lorsque l’environnement est rempli de stimulations.

2- Hyperactivité motrice

L’hyperactivité motrice est l’un des signes les plus reconnaissables du TDAH. Elle se manifeste par une agitation constante, difficile à contrôler, même dans des contextes où l’on attend de l’enfant qu’il reste calme. Elle est souvent confondue avec de la nervosité ou de l'indiscipline, a une cause neurologique et peut compliquer son quotidien ainsi que celui de son entourage.

Le besoin constant de bouger

Chez les enfants concernés, l’envie de bouger est presque irrépressible. Il ne s’agit pas simplement d’un surplus d’énergie, mais d’une difficulté à rester immobile, y compris lorsqu’ils savent qu’ils devraient le faire. Cela peut se traduire par des gestes répétés (se balancer, tapoter du pied, manipuler des objets), par des déplacements inattendus (se lever en plein cours, faire les cent pas) ou par une agitation générale dure à canaliser.

Ce besoin de mouvement peut parfois passer inaperçu ou être minimisé, car certains enfants le masquent en bricolant discrètement avec leurs mains ou en bougeant sur leur chaise. Mais lorsqu’il devient envahissant, il finit par interférer avec leur capacité à suivre une consigne, à participer à une activité ou à rester concentré.

Comment l’hyperactivité affecte la concentration

Le mouvement constant du corps perturbe souvent celui de la pensée. Lorsqu’un enfant est en train de se balancer, de se lever, de manipuler un crayon ou de se tourner dans tous les sens, il détourne aussi son attention de ce qu’il est censé faire.

Par exemple, pendant une leçon, un enfant peut vouloir bien faire, mais son besoin de bouger prend le dessus. Il écoute par bribes, décroche, revient… mais perd le fil. À la maison, cela peut se traduire par une difficulté à accomplir des tâches simples : s’habiller, mettre la table ou ranger ses affaires peut prendre beaucoup de temps, non par refus de coopérer, mais parce qu’il est absorbé par un mouvement, un bruit, un objet.

Il est important de noter que cette agitation n’est pas volontaire. L’enfant ne choisit pas d’être “remuant” : il cherche inconsciemment un équilibre qui lui permette de rester présent, quitte à ce que cela passe par le mouvement. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas envie d’apprendre ou de participer, mais qu’il a besoin d’un accompagnement adapté pour y parvenir.

3- L’impulsivité

Souvent plus difficile à repérer que l’agitation motrice, l’impulsivité n’en est pas moins envahissante. Elle s’invite dans le quotidien sans prévenir, avec des répercussions parfois déroutantes pour l’enfant… comme pour son entourage.

L'impulsivité dans les choix et les comportements

Chez certains enfants, l’impulsivité se manifeste par des réactions immédiates, difficiles à freiner. Ils peuvent interrompre une conversation, changer brutalement d’activité ou prendre des décisions sans réfléchir aux conséquences. Attendre son tour dans un jeu, rester assis calmement ou tolérer une frustration devient une épreuve de tous les instants. Les colères surgissent alors sans crier gare, souvent de manière disproportionnée.

Prenons un exemple : lors d’un goûter d’anniversaire, un enfant impulsif pourrait s’emparer d’un jouet sans demander la permission ou ouvrir les cadeaux avant même que ce soit son tour. Il ne s’agit pas de provocation ni d’un manque d’éducation, mais d’un passage à l’acte direct entre l’envie et l’action, sans filtre.

Les conséquences sur les relations sociales

Ces comportements impulsifs peuvent fragiliser les liens sociaux. L’enfant a, dans certains cas, du mal à se faire des amis ou à conserver des relations stables. Les jeux en groupe deviennent source de tensions, les règles sont difficiles à suivre et les remarques des adultes sont fréquentes.

Cela génère souvent un sentiment d’incompréhension : l’enfant se sent puni, exclu, alors qu’il ne perçoit pas toujours ce qu’il a mal fait. À l’école, par exemple, répondre à voix haute sans lever la main ou couper la parole est parfois vu comme de l’insolence, alors que ce n’est que l’expression spontanée d’une pensée qui déborde.

Répétés, ces malentendus peuvent affecter l’estime de soi. L’enfant finit par croire qu’il est “constamment celui qui dérange”, sans pouvoir agir autrement.

À noter➡️ Si vous vous reconnaissez dans certains des comportements décrits, il peut être utile d'en discuter avec le médecin de famille de votre enfant. Celui-ci pourra vous orienter vers un spécialiste si nécessaire pour poser un diagnostic et vous accompagner vers des solutions adaptées. Un soutien professionnel est important pour comprendre et gérer ces difficultés de la meilleure manière.

4- Difficultés d’organisation

Chez les enfants présentant des traits associés au TDAH, l’organisation n’est pas seulement complexe, mais un véritable casse-tête. Le manque de repères et les difficultés à planifier ou à se projeter dans le temps peuvent perturber aussi bien la vie scolaire que familiale.

L’impact sur les tâches quotidiennes

Ranger sa chambre, suivre une routine le matin ou respecter une consigne peut engendrer du stress ou de la confusion, surtout si l’enfant n’a pas de cadre précis. Parfois, il commence une tâche sans en comprendre entièrement l’enchaînement, se disperse en cours de route ou abandonne sans l’avoir terminée. Cela révèle une difficulté à maintenir l'attention sur un seul objectif.

Des tensions surgissent à la maison, car les parents répètent ces consignes, se montrent impatients, alors que l’enfant ne saisit pas pourquoi il n’y arrive pas, malgré sa bonne volonté.

Les problèmes de gestion du temps 

Le rapport au temps est flou. Planifier, anticiper, estimer la durée d’une tâche ou respecter une échéance demande un effort particulier. Cela peut se traduire par :

• Un démarrage tardif des devoirs ou un oubli complet ;

• Des oublis fréquents (sac de sport, goûter, cahier de liaison) ;

• Des rendez-vous manqués ou des horaires non respectés ;

• Une tendance à se concentrer sur des tâches secondaires plutôt que sur des tâches prioritaires.

  
  

Ces comportements ne sont pas le signe d'un désintérêt, mais d’une difficulté à organiser et à gérer le temps. Avec un cadre structuré, des outils visuels et des rappels bienveillants, l’enfant peut progressivement développer des stratégies pour s’organiser à son rythme.

5- Oublis fréquents et facilité à se laisser distraire

Chez les enfants atteints de TDAH, la mémoire de travail et l’attention sont souvent mises à rude épreuve. Résultat : oublis à répétition, difficulté à suivre une tâche jusqu’au bout, concentration qui s’égare au moindre bruit… Autant d’éléments qui peuvent compliquer le quotidien, à l’école comme à la maison.

L’oubli est une partie intégrante du quotidien. Un enfant avec un TDAH peut sincèrement vouloir accomplir une tâche, mais l’oublier quelques minutes après avoir eu l’intention de la réaliser. Voici quelques exemples fréquents :

• Omettre de rendre ses devoirs à l’école, même s’ils sont faits ;

• Laisser des affaires personnelles (cartable, manteau, etc.) un peu partout ;

• Oublier de ranger ses jouets ou d’aider à mettre la table ;

• Oublier une autorisation signée dans le fond du sac.

  
  

Tout cela peut créer des malentendus et de la frustration. L’enfant, souvent de bonne volonté, peut se sentir incompris. Les adultes, de leur côté, peuvent penser qu’il "ne fait pas d’efforts". Pourtant, cela résulte d’un trouble du traitement de l’information ou des fonctions exécutives et non d’un manque d’implication.

L'impact des stimuli extérieurs sur la concentration

Autre difficulté courante : la sensibilité aux distractions. L’enfant perçoit de nombreux stimuli en même temps, sans réussir à faire le tri entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Un simple bruit de fond, un mouvement à côté de lui, une pensée qui surgit… et le fil de la tâche en cours est déjà rompu.

Par exemple :

• Un murmure dans la classe peut suffire à capter toute son attention.

• Un camarade qui bouge ou un objet qui roule au sol le détourne de son travail.

• Une idée soudaine l’entraîne dans une autre direction, coupant net son élan.

L’enfant ne traite pas l’information de la même façon : il est plus perméable aux éléments extérieurs, ce qui peut nuire à sa concentration. Un environnement apaisé, structuré et des tâches fractionnées peuvent alors grandement l’aider.

Pour conclure, lorsque des comportements ou des difficultés similaires à ceux décrits dans cet article se manifestent, il est utile de prendre le temps d’évaluer les besoins spécifiques de votre enfant.                                                                                                                

En tant que coach parentale et familiale spécialisée dans l’accompagnement des parents d’enfants atypiques (TDAH, TOP, HP, phobique scolaire), je suis là pour vous guider dans cette démarche. Grâce à des outils adaptés et une écoute bienveillante, je peux vous aider à mieux comprendre ce qu’implique le TDAH et vous orienter vers les meilleures solutions pour vous et votre enfant.

Pour aller plus loin dans cette thématique, je vous invite à lire l’article sur le burnout parental, qui aborde comment gérer le stress et les difficultés spécifiques rencontrées par les parents d'enfants atteints de TDAH. 

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