Anxiété chez l’enfant : que faire ? Les conseils d’une coach
- emmanuelle mallard
- 11 juin
- 9 min de lecture
Un matin, votre enfant refuse d’aller à l’école, se plaint de maux de ventre ou s’emporte pour un rien. Vous sentez qu’il n’est plus tout à fait le même, sans réussir à mettre des mots sur ce qui le traverse. L’anxiété chez l’enfant se glisse souvent là où on ne l’attend pas : troubles du sommeil, colères soudaines, hypersensibilité ou encore repli sur soi. Faut-il s’inquiéter ? Comment reconnaître ces signaux parfois discrets et accompagner son enfant avec bienveillance, sans dramatiser ni minimiser ses émotions ?
Dans cet article, nous vous proposons de mieux comprendre ce qu’est l’anxiété chez l’enfant, d’identifier ses manifestations les plus courantes et de découvrir des pistes utiles pour le soutenir au quotidien. Parce qu’avec les bons outils et un accompagnement adapté, il est possible de l’aider à retrouver confiance et sérénité.

Qu’est-ce que l’anxiété chez l’enfant ?
Tous les enfants vivent de l’anxiété à certains moments. Elle fait partie du développement normal : elle les aide à rester vigilants, à se protéger, à se préparer. Mais il arrive que cette anxiété devienne plus envahissante, qu’elle prenne trop de place au quotidien.
3 formes d’anxiété à identifier
On peut distinguer trois grandes formes d’anxiété :
L’anxiété “adaptative”, normale, liée à un contexte ponctuel (examen, rentrée, séparation temporaire). Elle disparaît généralement d’elle-même.
Un tempérament anxieux, quand l’enfant a tendance à s’inquiéter plus que les autres, à anticiper, à être plus sensible aux changements. Ce n’est pas un trouble, mais cela demande souvent un accompagnement plus fin.
Le trouble anxieux, moins fréquent, qui perturbe durablement la vie de l’enfant et de sa famille. Il nécessite une évaluation et un suivi spécifiques.
💡 Ici, l’objectif n’est pas de poser un diagnostic, mais d’aider à faire le tri pour mieux comprendre ce que l’enfant vit.
Comment elle se manifeste chez l’enfant
L’anxiété ne s’exprime pas toujours par des mots. Chez l’enfant, elle passe souvent par le corps, les comportements ou des réactions émotionnelles qu’il a du mal à nommer. Ce qu’on perçoit comme de la nervosité, de l’opposition ou un simple “mauvais caractère” peut en réalité cacher un vrai malaise intérieur.
Voici quelques manifestations fréquentes à observer :
🟠 Signes physiques :
Maux de ventre, de tête, nausées ou tremblements sans cause médicale identifiable.
Troubles du sommeil (difficultés à s’endormir, réveils nocturnes, cauchemars)
Fatigue constante ou perte d’énergie.
🟣 Signes émotionnels :
Inquiétudes répétées : peur qu’il arrive quelque chose, anticipation négative, besoin de réassurance.
Peur de mal faire, de décevoir, de se tromper.
Hypersensibilité à la critique ou au changement.
🔵 Signes comportementaux :
Évitement ou résistance : refus d’aller à l’école, peur de la séparation, rejet des nouveautés.
Hypervigilance ou agitation : l’enfant semble toujours en alerte, sursaute facilement, réagit fortement aux imprévus.
Colères ou crises apparemment “injustifiées” : souvent un trop-plein émotionnel qu’il ne parvient pas à formuler autrement.
Chaque enfant a sa propre manière d’exprimer ce qu’il ressent. Certains signes sont discrets, d’autres plus visibles. L’important est de ne pas les minimiser… même quand ils paraissent flous.
De plus, le cerveau d’un enfant anxieux fonctionne un peu comme un détecteur de fumée trop sensible : il se déclenche au moindre doute, au moindre bruit… même sans danger réel. Résultat ? Ses réactions peuvent sembler excessives ou imprévisibles. Plus il évite une situation source de stress, plus le soulagement immédiat renforce sa peur… jusqu’à entretenir le cercle de l’anxiété.
Pourquoi l’enfant peut-il être anxieux ?
Derrière l’anxiété d’un enfant, il y a souvent un mélange subtil de causes visibles et invisibles. Mieux les comprendre, c’est déjà commencer à entendre ce qu’il ne sait pas toujours exprimer verbalement.
Les changements du quotidien qui déclenchent l’anxiété
L’enfance est ponctuée de transitions : rentrée scolaire, déménagement, arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, séparation parentale… Ces événements, même s’ils sont attendus ou vécus dans un contexte équilibré, peuvent générer un stress important chez lui. Il n’a pas encore toutes les ressources pour anticiper, se projeter ou relativiser. Ce qu’il perçoit, c’est l’instabilité, le flou et parfois l’inconnu.
💡Pour approfondir… La rentrée scolaire peut être un moment particulièrement anxiogène pour certains enfants, notamment à cause de l’angoisse de séparation. Vous pouvez consulter cet article dédié à ce sujet pour mieux comprendre et accompagner cette étape.

L’impact de l’environnement familial et scolaire
L’anxiété peut aussi être renforcée par des facteurs extérieurs :
un rythme de vie trop chargé,
un climat familial tendu,
des exigences scolaires trop fortes,
ou simplement un environnement peu adapté à son besoin de sécurité.
L’enfant, comme une éponge, capte les tensions autour de lui sans toujours les comprendre. Et parfois, il les exprime… à sa manière.
Quand le tempérament de l’enfant le rend plus vulnérable
Certains enfants ont un tempérament plus anxieux que d’autres. Ils ont besoin de plus de repères, s’inquiètent plus facilement, anticipent les dangers possibles.Ce n’est pas un “problème” en soi, mais plutôt une caractéristique de leur personnalité qui les rend plus sensibles aux situations anxiogènes. Mais cette sensibilité demande un accompagnement ajusté pour ne pas basculer dans l’anxiété chronique ou envahissante.
Le coaching parental, un soutien concret pour les parents et les enfants
Être parent d’un enfant anxieux, c’est souvent se sentir démuni face à ses émotions et ses réactions. Le coaching parental vous aide à mieux comprendre ce que traverse votre enfant, à ajuster vos réponses et à poser des gestes qui apaisent vraiment. Ce soutien vous permet de retrouver confiance, tout en lui offrant un cadre plus serein pour grandir et s’épanouir pleinement. Si vous cherchez des solutions concrètes, adaptées à votre quotidien, cet accompagnement est un allié non négligeable pour avancer pas à pas.
Aider un enfant anxieux au quotidien : les bons réflexes
Face à l’anxiété d’un enfant, de petits gestes et attentions peuvent l'aider à avancer plus sereinement dans ses expériences et mieux appréhender les situations qui le préoccupent.
Créer un environnement rassurant
Un enfant anxieux a besoin de repères. Pas d’un cadre rigide, mais d’un quotidien prévisible, enveloppant, où il se sent en sécurité.
Cela passe notamment par :
des routines simples et régulières : lever, coucher, séparation, retrouvailles… autant de moments clés à structurer pour offrir des points d’ancrage rassurants.
une posture parentale calme et stable. Elle aide l’enfant à s’apaiser par effet miroir.
des réponses claires à ses inquiétudes, sans le noyer dans les explications ni minimiser ce qu’il ressent.
La posture de l’adulte est un pilier central. L’enfant anxieux a besoin d’être entouré d’adultes capables d’écouter et de valider ses émotions, sans les amplifier. Il s’agit de trouver la bonne distance émotionnelle : rester présent, attentif, sans se laisser emporter.
Voici quelques pistes :
Éviter les phrases du type « ce n’est rien » ou « tu n’y arriveras jamais », qui peuvent renforcer l’insécurité.
Partager, à voix haute, ses propres stratégies de régulation : « Quand je suis stressé(e), je respire doucement, ça m’aide à me recentrer.»
Éviter les récompenses conditionnelles comme levier (« Si tu y vas, tu auras un cadeau »), qui entretiennent l’idée que la situation est menaçante.
L’objectif n’est pas de tout contrôler, mais de créer un climat intérieur sécurisant, dans lequel l’enfant construit peu à peu ses propres ressources.
Apaiser le corps pour apaiser l’esprit
Quand l’anxiété monte, le corps le manifeste souvent en premier : respiration rapide, tensions, agitation… Aider l’enfant à se détendre physiquement, c’est le moyen le plus direct pour apaiser aussi son esprit. Voici quelques conseils qui ont fait leurs preuves :
Respiration en carré
La respiration en carré (4 secondes d’inspiration, de rétention, d’expiration, puis à nouveau de rétention) aide à calmer le système nerveux. On peut en faire un jeu avec l’enfant : dessiner un carré, suivre ses contours avec le doigt en respirant doucement. C’est simple, efficace et facile à apprendre.
Visualisation d’un lieu refuge
Proposer à l’enfant d’imaginer un endroit rassurant (cabane, forêt, lit douillet…) peut l’aider à apaiser ses pensées. L’idée est de l’inviter à fermer les yeux, respirer lentement et visualiser ce lieu avec tous ses sens. C’est un outil relaxant, notamment avant le coucher ou un moment stressant.
Bouger pour se calmer : sport et yoga
Le sport et des pratiques comme le yoga peuvent aussi l’aider à canaliser son énergie et à apaiser son esprit. Bien entendu, chaque enfant est différent : certains préféreront courir, sauter ou danser, d’autres seront plus sensibles à des mouvements doux et étirements, comme ceux proposés en yoga.
L’important est de laisser l’enfant choisir ce qui lui fait du bien, en veillant à ce que l’activité reste un moment agréable, sans pression. Ces activités favorisent la détente du corps, renforcent la confiance en soi et aident à mieux gérer le stress.

Se reconnecter à l’instant présent grâce aux cinq sens
Quand l’anxiété prend trop de place, revenir à ce que l’on ressent ici et maintenant peut aider à faire redescendre la pression. Un petit jeu autour des cinq sens permet à l’enfant de se recentrer en douceur : regarder autour de lui et nommer cinq choses qu’il voit, quatre sons qu’il entend, trois sensations qu’il éprouve au toucher, deux odeurs qu’il perçoit et enfin un goût (réel ou imaginé).Cet exercice d’ancrage détourne l’attention des pensées anxieuses et aide l’enfant à se sentir plus en sécurité dans son corps et son environnement. Il peut devenir une routine du soir, une pause après une émotion forte ou un moment calme à partager ensemble.
Accompagner les émotions sans les étouffer
Face à l’anxiété, l’enfant a surtout besoin d’un adulte qui accueille ce qu’il vit, sans le minimiser, mais sans s’y noyer non plus. Voici quelques outils simples à adapter selon l’âge :
Le rituel du “sac à soucis”
Il peut dessiner ou écrire ce qui l’inquiète, puis le déposer dans une boîte, une enveloppe ou un petit sac. Ce geste symbolique permet de prendre de la distance avec ses préoccupations.
Le tri des pensées
Aider l’enfant à distinguer ce qu’il peut contrôler ou pas et ce qui appartient au passé, lui permet de mieux organiser ses idées. Ce tri favorise une meilleure compréhension de sa situation et contribue à retrouver un sentiment de maîtrise et de calme.
Rituel d’auto-apaisement
Un petit rituel personnel peut devenir un repère rassurant : un câlin, un galet lisse dans la poche, un objet doux dans une boîte à trésors… Ces gestes simples aident l’enfant à se sentir plus serein et à mieux gérer ses émotions par lui-même.
Temps de parole ritualisé
Instaurer des moments réguliers où l’enfant peut s’exprimer librement (dans la voiture, lors du coucher, pendant une promenade…), sans être interrompu ni interrogé, lui permet de se sentir écouté, compris et respecté.
Encourager l’autonomie, en douceur
Aider un enfant anxieux à prendre confiance ne signifie pas le pousser à tout prix. L’objectif est plutôt de l’accompagner, avec bienveillance, à affronter ses peurs petit à petit.
L’exposition progressive : avancer par petits pas
Cette approche consiste à proposer à l’enfant des “défis” adaptés, en augmentant progressivement le niveau de difficulté. Il peut s’agir de rester seul quelques minutes, dire bonjour à un adulte, participer à une activité en groupe, etc.
Le but n’est pas de forcer, mais de rendre la situation familière, moins impressionnante. Chaque petite victoire contribue à diminuer l’anxiété et à renforcer le sentiment de compétence.
Visualiser ses progrès pour les ancrer
Un tableau des réussites peut aider l’enfant à prendre conscience de ce qu’il accomplit. L’idée n’est pas de le récompenser à chaque étape, mais de lui offrir une trace visible de ses efforts.Des phrases comme “J’ai essayé de parler devant la classe, même si c’était difficile” ou “J’ai pris le temps de respirer quand j’étais énervé” deviennent des repères qui lui permettent de reconnaître ses progrès et de renforcer sa confiance en lui.
Valoriser l’effort plutôt que le résultat
Les compliments jouent un rôle clé dans le développement de l’estime de soi. En mettant en valeur le courage ou l’effort déployé et non seulement la réussite, on envoie à l’enfant un message fort : ce qui compte, c’est d’oser, même avec la peur.Par exemple : “Tu as pris la parole même si tu avais peur. Tu peux être fier de toi.”
Avancer à son rythme, avec régularité
Ce qui fait la différence, ce n’est pas la performance, mais la constance. Un accompagnement régulier, cohérent et respectueux du rythme de l’enfant, crée un cadre sécurisant dans lequel il peut s’épanouir. L’autonomie ne se décrète pas, elle se construit avec patience et confiance.
Quand consulter ?
Certains signes doivent alerter : – troubles persistants depuis plusieurs mois, – isolement marqué
ou décrochage scolaire, – discours très négatif, peur de mourir.
Dans ces cas-là, un accompagnement extérieur (psychologue, pédopsychiatre, coaching parental…) peut être bénéfique.L’école peut aussi proposer des aménagements pour soutenir l’enfant au quotidien.
🧩Consulter, ce n’est pas dramatiser. C’est s’entourer pour mieux avancer.
En résumé, accompagner un enfant anxieux, c’est lui offrir des repères solides et une présence bienveillante, pour qu’il puisse avancer à son rythme. Chaque petite victoire, aussi simple soit-elle, est une étape qui construit sa confiance et son équilibre. Avec patience et régularité, ces gestes du quotidien deviennent les bases d’une meilleure gestion du stress, pour que l’enfant se sente de plus en plus capable et serein face à ce qu’il vit.
Vous avez des questions ou envie de partager votre expérience ? N’hésitez pas à laisser un commentaire.
Pour appronfondir cet article de blog, rendez vous le jeudi 26 juin 2025 de 12H30 à 13H30 pour une Masterclass: "Les troubles anxieux chez l'enfant" sur Zoom.
Replay disponible pendant 15 jours .
Tarif : 19€
Pour aller plus loin sur le sujet et découvrir des ressources supplémentaires autour de la parentalité, vous pouvez parcourir les autres articles du blog !
Pour un accompagnement personnalisé, vous pouvez faire appel aux services de coaching parental adaptés à vos besoins. À très bientôt !
Comments